Christelle Leu-Monge

Entrer dans l’univers des formes chez CHRISTELLE LEU-MONGE, c’est découvrir les quatre éléments en proie à des forces telluriques.

La forme sculptée, d’abord désirée, adulée, courtisée s’élabore lentement.

La main de l’artiste pose d’abord la cire touche après touche, presse, lisse, élève la matière jusqu’à l’accord juste comme l’archet sur la corde.

Corps à corps avec la matière, comme celui du nouveau-né avec le sein pour se nourrir à la source et croître.

Le geste est pur. La force sublimée exprime le corps tout entier qui suit la pensée.

L’esprit est toujours tendu comme l’arc, prêt à décocher une idée!

Puis la forme, devenue réelle, est enfin consentie.

Engagée dans les diverses étapes de moulage, elle accueillera le bronze qui lui donnera son corps définitif.

Christelle s’engage avec passion dans l’aventure du bronze, le dessin marquant chaque étape de sa quête de formes naturelles retraversant tous les courants de l’art.

Elle vous écoute, vous regarde attentive de ses yeux clairs, brillant d’un éclat particulier lorsqu’elle vous conduit jusqu’au plein accord avec son œuvre.

Une œuvre tripartite nouant des thèmes inspirés par la nature:

LES MAINS apparaissant comme l’autoportrait de l’artiste aux multiples couleurs des cires qui les composent et des patines du bronze. On pense à Rodin!

LES TÊTES – HOMMES ET FEMMES – dont les plissements de peau évoquent de profondes structures géologiques intérieures.

LES VAGUES dont les formes pulsantes, impénétrables et transparentes à la fois, se renouvellent en variations circulaires. Jeux de particules d’eau fondues dans le mouvement qui s’enroule.

De remarquables dessins sont à la fois l’origine et l’accompagnement des évocations de la nature et de l’histoire.

Cette artiste confirmée opère des prodiges de métamorphoses de la matière pour parvenir à faire de l’air, de l’eau, de la terre et du feu la source de son inspiration et de sa philosophie humaniste.

.Anne-Marie Audubert, le 5 mars 2020